Autoroute Castres Verfeil

Voici un petit historique du déroulé du projet d’autoroute Castres – Verfeil.

Un projet nuisible et imposé, dont les impacts sociaux, environnementaux et économiques seraient lourds de conséquences pour la collectivité !

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  • Automne 2006, Pierre Fabre des laboratoires du même nom lance l’idée d’une autoroute à péage entre Castres et Verfeil, et ce en lieu et place de l’aménagement des voies RN126 et D42 décidé en 1994, aménagement engagé depuis de nombreuses années, et en partie achevé. Acte I – entrée en lice des lobbys !

 

  • Janvier 2007, le ministre des transports signe une instruction destinée à lancer les études d’avant projet sommaire sur cette idée d’autoroute, un projet réalisé en site propre et nécessitant à l’époque une subvention d’équilibre de 100 M€ (argent versé au concessionnaire par les collectivités territoriales et l’Etat) avec, en prime  la rétrocession des ouvrages publics contournant les villages de Verfeil, Puylaurens et Soual, déjà financés avec de l’argent public. Double arnaque !

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  • De mars 2007 à juin 2007, les services de l’Etat, sous couvert de l’exigence de réserve en période électorale (élections présidentielle et législatives), font avancer ce dossier en mettant à l’écart le public, les associations. Bonjour la démocratie de proximité !

 

  • Juin 2007, après le dernier tour des élections législatives, France Nature Environnement (FNE) est alertée par le collectif RN126 d’une concertation sur les corridors prévue par la Direction Régionale de l’Equipement (DRE, aujourd’hui DREAL), concertation posée avant le commencement du débat public concernant le Grand Contournement Autoroutier de Toulouse (GCAT). Cette concertation pouvant interférer sur l’issue du débat public sur le CGAT,  la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) ajournera la concertation de juin 2007 organisée par la DRE, et la fera reporter au delà du débat sur le CGAT, soit en janvier 2008. A noter encore l’honnêteté des services de l’Etat ! Cette concertation et l’autre qui suivra en janvier 2008 seront contestées par les associations opposées au projet. Le collectif RN126 estime en effet que ce projet coûtera au bas mot 500 M€ pour 70 km d’aménagement.  Or, pour un projet supérieur à 300 M€ et supérieur à 40 km de long, un débat public est obligatoire. Etonnant, la DRE présente le projet d’autoroute à péage comme un projet de 34 km et 289 M€. Bis repetita !

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  • Début septembre 2007, ouverture du débat public sur le CGAT. La DRE présente le dossier d’information sur le projet Castres-Verfeil lors de 3 réunions publiques : à Puylaurens, Sorèze et Castres, un détournement des débats sans rapport avec la question de l’opportunité d’un grand contournement de l’agglomération toulousaine. Ter repetita !

 

  • Début janvier 2008, la DRE organise 3 réunions de pseudo concertation publique, non réglementaire et inutile mais au frais de la collectivité. Quater repetita !

 

  • Juin 2008, le Conseil général de Haute-Garonne vote contre le projet autoroutier Castres-Verfeil. Contrairement à ce que certains rabâchent, il n’y a pas unanimité pour ce projet !

 

  • Le 23/12/2008, malgré les dénégations des services de l’Etat et du Préfet de région de l’époque (M. Carenco) tempêtant qu’un débat public ne s’imposait pas, le ministre Borloo et le secrétaire d’Etat aux transports Bussereau saisissent enfin la CNDP pour l’organisation d’un débat public. Sous la pression des opposants, l’Etat tente de faire bonne figure ! Mais là encore, magouilles & compagnie : le projet est présenté comme étant l’achèvement de l’aménagement de la RN126 (alors que le projet est en site propre !) par mise en concession autoroutière, idée géniale et jugée comme alternative à la mise à la 2X2 voies progressive. Encore l’arnaque !

 

  • A savoir, pour bien comprendre la duperie, un débat public doit porter sur l’opportunité ou pas de réaliser tel ou tel ouvrage. Or, on ne questionne pas sur l’opportunité d’une 2×2 voies ! Ici, la question posée est : une autoroute 2X2 voies à péage est-elle plus opportune qu’une 2X2 voies gratuite ? Les lobbys et les élus pro-autoroute arguant que sa réalisation serait ainsi plus rapide. D’abord pour 2013, puis 2015, puis 2017, et aujourd’hui (2016), selon les derniers dires du Préfet de région actuel, on nous parle de 2022. L’autoroute Castres-Verfeil ou l’arlésienne ?!

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  • Et ce projet dans quel but ? On nous parle de la nécessité de développer économiquement une région qui se meurt (soi-disant) mais dans les coulisses, des mauvaises langues diront que ce projet n’est destiné qu’aux collaborateurs de l’entreprise Fabre afin de se rendre plus rapidement vers l’aéroport de Toulouse (sans compter les embouteillages de la périphérie toulousaine, sans compter aussi sur l’aéroport de Castres !). D’autres en mal de reconnaissance argueront qu’il y va de l’image de Castres. ça fait cher l’image !

 

  • A savoir aussi que, selon les textes de loi faisant suite au Grenelle de l’Environnement, il est précisé que : Pour les décisions publiques susceptibles d’avoir une incidence significative sur l’environnement, les procédures de décision seront révisées pour privilégier les solutions respectueuses de l’environnement, en apportant la preuve qu’une décision alternative plus favorable à l’environnement est impossible à un coût raisonnable. Jamais, cette étude n’apparaitra dans le dossier de débat public et les associations et élus opposés au projet auront beau demander que l’alternative de sécuriser l’existant au moindre coût soit étudié, La CNDP, dite indépendante, se pliera aux magouilles étatiques. Là, on ne sait plus si on doit en rire ou en pleurer !

 

  • Le 4/02/2009, la CNDP décide d’un débat public pour ce projet, confirmant les analyses et demandes des opposants au projet. Heureusement qu’il y en a qui veillent efficacement !

 

  • Le 25/06/2010, après un débat pipé organisé en décembre 2009 et qui aura couté à la collectivité plus d’1 M€, le ministre Borloo qui se fait presser par les pro-autoroute notamment le député Carayon, décide de poursuivre les études sur le projet d’autoroute Castres-Verfeil en vue de l’enquête publique. Il est dit alors que le choix du tracé serait fixé début 2012 et l’enquête publique commencerait mi 2012. Un comité de suivi et une concertation sont mis en place sous le contrôle d’un garant désigné par la CNDP, histoire de faire croire au grand public que l’Etat applique les lois et que le citoyen aura droit au chapitre. Désormais, les opposants ne se font plus d’illusions sur la non transparence du déroulement du dossier !

 

  • Novembre 2010, le comité de suivi est mis en place. Selon la décision du ministre Borloo : « Un comité de suivi du projet sera mis en place sous l’égide du préfet de région, associant les services de l’Etat, des représentants des collectivités territoriales concernées, des représentants du milieu économique, y compris les agriculteurs, des représentants syndicaux et des associations, notamment les associations de protection de l’environnement ». ça parait cool et sympa dit comme ça !Son rôle ? Pas grand-chose car il n’a aucun pouvoir de décision, il ne peut influer sur le projet autoroutier. Tout est déjà bouclé pour certains mais pas pour les opposants !!!

    Le collectif RN126 refuse donc de participer à ce comité, sa participation serait perçue par ses membres comme une caution au projet. Nos énergies seront bien plus précieuses dans l’opposition !

 

  • De janvier à mai 2011, la concertation publique bat son plein et ce pour définir le fuseau d’étude de 300 m de large, le principe du péage et le positionnement des échangeurs notamment. Des permanences de proximité sont organisées « afin d’instaurer un dialogue avec le public sur le projet » selon la DREAL (pour ceux qui étaient présents, chacun appréciera !) ainsi que des réunions avec les acteurs locaux. Résultat, pour les 2/3 de l’itinéraire, le consensus fait défaut et on ne sait toujours pas s’il y aura un échangeur à la hauteur de Maurens Scopont. Pas plus qu’on en sait quel principe de péage sera choisi (péage ouvert, fermé, section payante ???). « ça sert à quoi tout ça, ça sert à quoi tout ça … Ne me demandez pas de vous suivre !  »

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  • Février 2012, concertation publique sur les variantes de tracé alors que le fuseau définitif n’est pas fixé et le consensus n’est toujours pas acquis. Vive l’enfumage car répétons-le, tout est déjà décidé en haut lieu !

 

  • Le 06 mai 2012, élection de F. Hollande à la Présidence de la République. Le projet de mise en concession étant critiqué à gauche, les opposants supposaient qu’enfin ils pourraient être entendus dans leur demande d’étudier les alternatives à l’autoroute. Grosse erreur: le lard et le cochon, idem !

 

  • Octobre 2012, le ministre des transports, M. Cuvilliers, décide la mise en place d’une commission chargée de trier et hiérarchiser les grandes infrastructures en donnant la priorité aux transports du quotidien, à la rénovation des réseaux existants et l’amélioration à court terme du service rendu aux usagers. Pourquoi tout ça ? Parce que le schéma national des infrastructures de transport (SNIT), conçu par le précédent gouvernement coûte cher, très cher : 245 milliards d’euros sur 25 ans. 90 milliards d’euros à charge pour l’Etat, alors que les dépenses annuelles de l’Etat pour les infrastructures sont de l’ordre de 2 milliards ; 56 milliards d’euros à charge des collectivités locales et les caisses sont vides. Donc on priorise. Le bruit court que le projet Castres – Verfeil est en queue de peloton, peu de chance qu’il soit retenu !

 

  • Le 27 juin 2013, le président de la commission SNIT remet son rapport dit Mobilité 21. De la queue de peloton, ce projet s’inscrit dans les projets de 1ère nécessité. Vive la puissance des lobbys !

 

  • D’autant que fin mai 2013, le Président Hollande est en visite dans le Tarn : «Cette infrastructure aurait dû être faite depuis des années … Donc dans les prochaines semaines, des décisions seront prises. Ma visite n’est pas une annonce. Ma visite est simplement pour comprendre ce qu’un site comme celui là exige de désenclavement, exige de facilité de transport, de fluidité. Parce qu’il ne faudrait pas que ce que vous avez été capables de faire avec Pierre Fabre puisse être empêché de croître à cause de cet enclavement.». On ne dit pas oui ni non mais la suite en découle, merci M. Fabre !

    Les socialistes qui critiquaient ce projet de mise en concession retournent petit à petit leur veste après cette visite. Les collectivités territoriales sont appelées à se prononcer sur le financement du projet. Le Président Malvy du Conseil régional qui s’y opposait n’y voit plus d’inconvénient, le Président Carcénac du Conseil général du Tarn avait déjà vendu son âme au diable et réitère. Reste la Haute-Garonne toujours opposée au financement de ce projet et à céder la déviation de Verfeil. Le filet se resserre !

 

  • Le 30 mars 2014, rebondissement ! Changement d’élus sur le territoire du projet. 14 maires refusent le tracé de référence et le projet autoroutier. Le 30 octobre 2014, 1 commune de plus ! Sur presque la moitié du territoire concerné, les communes disent NON.

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  • A savoir encore: si le Préfet de région déclare en juin 2014 avoir arrêté le tracé de référence, ce n’est pas ce tracé mais  la bande DUP qui sera soumise à l’enquête publique, puis mise à l’entière disposition du concessionnaire par la DUP qui pourrait suivre. Certains continueront de serrer les fesses longtemps pour savoir à quelle sauce ils seront mangés !

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  • Le 11/02/2016, lors du comité de pilotage sur le projet d’autoroute Castres-Toulouse, Le Préfet annonce le lancement de l’enquête fin 2016, si ça traine, c’est qu’il y a des interrogations de certains, des ajustements à réaliser, des questions techniques et administratives à traiter encore. Un dossier mal ficelé peut-être mais il doit être présentable pour la commission générale aux investissements et devant l’autorité environnementale !

 

  • Point important : pas d’échangeur à Maurens Scopont ! Hormis, l’échangeur de Puylaurens, nous avons là un projet dit tunnel pour que les plus nantis des Castrais puissent aller à Toulouse faire leurs courses. Ensuite ils se plaindront des bouchons toulousains et demanderont un vol direct Castres – Toulouse !

 

  • Autre point important : l’itinéraire de substitution et les inévitables voies secondaires à créer pour relier cet itinéraire. Le coût serait à la charge des collectivités. Merci les lobbys, merci l’Etat. Elle est pas belle la politique en France ?!

Mais on ne lâche rien !!!

Pour une information complète sur le projet d’autoroute Castres – Toulouse (qui n’irait que jusqu’à l’embranchement de l’A68 après Verfeil), nous vous invitons à aller sur le site du collectif RN126 où vous y trouverez tous les détails : http://collectifrn126.sitego.fr/

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Pour ceux qui seraient tentés par la prose de la DREAL : http://www.autoroute-castres-toulouse.midi-pyrenees.gouv.fr/